Le portail numérique du Gouvernement une année après
Voilà bientôt une année depuis le lancement du portail numérique du Gouvernement, un certain 14 février 2022. Petite enquête autour de la naissance de cette vitrine de nos institutions sur le web.
Initié par les Ministères du Numérique et de la Communication, ce projet poursuivait un objectif essentiel, celui de donner à la RDC, une visibilité homogène de toutes ces institutions nationales et décentralisées en un seul endroit.
Et pour cause, bien avant, les initiatives numériques du Gouvernement se faisaient en ordre dispersé. Les sites internet des institutions ne se ressemblaient pas. Les concepteurs les adaptant à leurs propres goûts et fantaisies faute de normes standardisées. C’est ainsi que j’ai connu deux différents sites internet pour le Ministère des Sports par exemple, avec des rubriques différentes. Le même imbroglio régnait sur les réseaux sociaux où il y a eu trois comptes différents pour le Ministère des Affaires étrangères sur Facebook, deux comptes pour celui de la Santé et autant d’autres pour d’autres entités.
Le plus grand défi était donc dans un premier temps de réunir des données à jour. Un travail de fourmis qui a révélé le désert informationnel qui règne dans notre pays. Peu ou pas d’archives. Des données fragmentées ou incomplètes, l’équipe de rédaction mise sur pied a eu fil à retordre pour mettre en place toutes les pièces du puzzle. Du côté technique, des webmasters et des infographes mettaient sur pied l’ossature web devant accueillir les données de toute la République.
La sécurité : une préoccupation majeure
Segmentés par Ministères et Provinces, le portail se devait d’être le plus à jour et à l’abri des tentatives de piratage. Un souci compréhensible. À l’époque où les sites internet se créaient sans coordination, nombreux ont été piratés à des degrés divers. Le premier site institutionnel congolais à l'avoir subi est celui de la Direction générale des recettes de Kinshasa, le 24 août 2008. Le site du Ministère de la Justice connaitra la même mésaventure le 14 avril 2011 et la Faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa, le 27 juin 2012.
Le dernier en date, celui de la Commission électorale (CENI) qui a été visée à deux reprises en 2011 et en 2018.
La plus spectaculaire de ces attaques a été menée par deux groupes (Nulld3vice et GhostSquad) et mis hors service une dizaine de sites gouvernementaux congolais. C’est au vu de toutes ces anciennes menaces que les développeurs ont travaillé avec des experts en sécurité pour consolider le portail. Simulation après simulation, ils l’ont éprouvé au regard des vulnérabilités et techniques d’intrusion. Les mises à jour récentes, présentées comme une interruption de service, entraient dans ce cadre.
Rédaction et relecture
Après des mois de rédaction, les données compilées et consolidées ont été intégrées et testées. À ce stade, un éminent spécialiste de la langue française a été mis à contribution pour une relecture. Un travail de découverte pour certains qui au fur et à mesure découvraient la richesse culturelle et faunique de la RDC.
La rédaction adaptée pour Internet est un exercice délicat. La difficulté pour l’équipe a été d’obtenir des formats d’informations plus digestes, loin du format journalistique. Un défi pour la mise à jour du portail dont les sources primaires proviendront de chacune des entités qui y sont présentes. Les cellules de communication des institutions (dites CELCOM) privilégiant pour bon nombre d’entre elles, des dépêches allant de 150 à plus de deux cents mots pour présenter leurs activités. Des textes qui pour la plupart, ne sont pas optimisés pour une bonne indexation des contenus par les moteurs de recherche.