Le RAM : une taxe sanitaire, sécuritaire et éducative incomprise en RDC
Depuis quelques jours, le cyberespace congolais est en ébullition. Pour cause, l’impossibilité pour de nombreux abonnés d’activer des forfaits internet ou voix pour cause de non-paiement de la taxe RAM (Registre des appareils mobiles).
Instituée officiellement pour lutter contre la contrefaçon des téléphones dans le but de préserver la qualité des réseaux, lutter contre la cybercriminalité et des maladies inhérentes à l’utilisation des téléphones contrefaits ; cette taxe, pour laquelle chaque opérateur prélève les frais à la source sur les crédits d’appels, a été commentée dans tous les sens.
Une grande partie de l’opinion la trouvant inopportune et susceptible d’impacter sur les coûts d’acquisition des téléphones ou encore, de ralentir la pénétration téléphonique et de l’Internet.
Une communication hétérogène
Le premier bémol autour de cette taxe vient de la communication. Des influenceurs ont été recrutés par l’Autorité de régulation des PT-NTIC afin de sensibiliser la population sur l’utilité de la RAM. Certains d’entre eux ont un langage assez virulent qui ne facilite pas l’adhésion des internautes. C’est le cas de Jeff Hobiang, journaliste en ligne qui n’hésite pas à s’accrocher avec ses détracteurs sur la question.
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D’un autre côté, Kevin Luteya, un autre ambassadeur chargé de faire la promotion du RAM, a affirmé dans une émission sur Radio Okapi que l’excès de plomb dans les appareils assemblés en Chine et en Inde, exposeraient à des maladies cardiovasculaires et de tumeurs cérébrales.
La corrélation entre tumeurs et cancers résultant de l’utilisation des téléphones ne fait pas l’unanimité dans la communauté scientifique. Le temps de développement d’un cancer (10 à 20 voire 30 ans) ne correspondant pas avec l’émergence des téléphones mobiles qui est assez récente. Les radiations non-ionisantes provenant des ondes électromagnétiques émis par les téléphones semblent ne pas être suffisamment puissantes pour changer la structure d’un atome et ainsi affecter le corps humain.
Une voie pour la numérisation des services publics
L’installation de réseaux internet ouverts et gratuits dans cinq universités congolaises (Unikin, Upn, Ista, Isc et Inbtp) pour l’année académique 2021-2022 et la dématérialisation de l’administration dont les services consulaires pour l’acquisition du passeport, la création des entreprises en ligne et le règlement de factures figurent parmi les projets qui seront implantés via le RAM selon Kevin Luteya.
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