Conseil présidentiel de veille stratégique : cabinet parallèle ou ANR bis ?
Le 16 mars 2020, le Président Félix Tshisekedi créait par ordonnance le Conseil présidentiel de veille stratégique. Les animateurs de cette institution dont le rôle a été décrit comme étant une structure spécialisée pour faciliter les prises de décisions stratégiques au niveau de la Présidence, ont été nommés un mois plus tard.
De nombreux internautes ont interprété ce service comme un cabinet administratif et juridique bis, en pleine tourmente juridique, où le chef de cabinet du Président est détenu pour soupçons de corruption.
D’autres par contre, y voient un service devant analyser l’évolution des tendances de l’environnement socio-politique et les présenter au Président pour faciliter ses prises de décision (l'un des rôles de l’Agence nationale des Renseignements en somme).
Moi, je vois plutôt d’un autre œil, le rôle de veille que se devrait de jouer ce nouveau service.
- Surveillance épidémiologique
Un jour, je suis tombé sur une vidéo de l’ancien président américain George Walker Bush Junior, qui disait avoir lu pendant ses vacances, un livre sur la grippe espagnole et les ravages que celle-ci avait causé. A l’issue de sa lecture, il a eu l’intime conviction, que son pays et le monde n’étaient pas préparés contre une pandémie de cette ampleur.
« Si nous attendons qu’une pandémie apparaisse, il sera trop tard pour y faire face » disait-il.
La crise actuelle du Coronavirus nous montre la fragilité de l’humanité face à certaines maladies, qui semblent apparaître suivant des cycles aléatoires : la Peste, les débuts ravageurs de la tuberculose, la poliomyélite, etc.
Loin d’y voir des complots ourdis dans des laboratoires, nous devrions plutôt nous préparer à cette sorte de « purge » à laquelle se livre Dame Nature. Le coronavirus aura une fin. Probablement un vaccin. Mais nous ne savons pas ce que nous réserve la nature pour les 50 ou 100 prochaines années.
Notre capacité à minimiser l’impact de ces maladies ne dépend que de nous. Le Comité de veille devrait envisager des « scénarios » ou des simulations d’urgence sanitaire. Les services à impliquer, les processus à enclencher, la chaîne de commandement ; bref, tout ce qui nous a manqué jusque-là dans notre stratégie face au Covid 19, où des erreurs de jugement, de communication et de procédures, ont fragilisé la riposte.
- Menaces émergentes
Mais il n'y a pas que les épidémies qui méritent qu’on anticipe nos actions. A-t-on une idée de ce que nous ferons, lorsque les pôles magnétiques s’inverseront, comme c’est arrivé il y a des milliers d’années ?
Si cela arrivait maintenant et qu’un avion VIP des hautes autorités se trouvait dans les airs, qu’est ce qui arriverait ?
Le dérèglement que cela entraînerait sur le circuit de distribution électrique est-il envisagé pour nos infrastructures critiques (Snel, Regideso, Télécom, télédistribution) ?
De nombreux corps célestes dérivant dans l’espace, passent dans le voisinage de la terre. Des observatoires permettent de les détecter bien avant et de calculer leur trajectoire pour déterminer si elles peuvent percuter la terre. Certains sont signalés et leur lieu d’impact déterminé à l’avance.
Sauf qu’il arrive, que certains échappent aux grands yeux des téléscopes. Comme en 2019, quand une météorite que personne n’a su voir plutôt, s’est écrasée en Russie, dégageant une puissance de 173 Kilotonnes, soit dix fois la puissance de la bombe d’Hiroshima.
A-t-on prévu des détecteurs de radiation dans nos principales villes ?
Si un terroriste se balade avec du matériel nucléaire ou chimique comment le saurons-nous ?
Quels seraient les mécanismes en cas d'interruption prolongée des réseaux Internet et des télécoms suite à des facteurs externes ?
Quid de la stratégie de riposte en cas d'attaque informatique ?
Autant d’hypothèses sur lesquelles devrait travailler cette nouvelle structure et qui devrait avoir des scénarios déjà éprouvés à soumettre dans l’immédiat, pour faciliter les décisions du Président au cas où l’une des hypothèses sur lesquelles ils travaillent se produisait.