Suite au Coronavirus : les églises congolaises embrassent le numérique.
Débutée en décembre 2019 en Chine, le premier cas de Coronavirus s’est déclaré en RDC en mars 2020. En 12 jours, le pays a enregistré 18 cas, essentiellement de personnes en provenance d’Europe, devenue le nouvel épicentre de l’épidémie.
Pour limiter la propagation, les autorités ont décidé de fermer les lieux de culte, écoles et universités, ainsi que les milieux récréatifs pour une durée de trente jours.
Une annonce qui a pris de court de nombreuses entreprises, notamment dans la restauration et le divertissement.
Contrairement à l’Europe, où le travail à distance a été préconisé pour la continuité des activités, très peu d’entreprises locales ont intégré cette donne et n’arrivent pas à s’adapter à une situation et ce, trois mois après le début de l’épidémie en Chine.
La religion : le domaine le plus affecté ?
Mais c’est la religion qui semble être la plus affectée par cette décision. Dans un pays où la majorité de la population est croyante, les cultes revêtent un caractère presque sacré. C’est pourtant dans ce genre d’environnement, que les risques de contamination sont les plus élevés à côté des transports en commun.
Le dimanche 15 mars, trois jours avant l’interdiction, certaines églises avaient pris des mesures préventives.
Mais beaucoup avaient continué à officier le culte en toute normalité, choquant certains observateurs.
Jusqu’à l’annonce de la décision, très peu de confessions religieuses, semblaient mesurer l’ampleur de la menace. De nombreux internautes restant même dans le déni, alimenté par des rumeurs sur l’immunité des peaux noires à ce virus inventé par les occidentaux.
Internet à la rescousse
Juste après l’annonce, de nombreuses églises se sont réadaptées. Le ton est venu des églises évangéliques, qui ont orienté leurs fidèles à suivre les prédications sur les réseaux sociaux et à la télévision.
Un changement qui sur le long terme, pourrait sédentariser de nombreux fidèles et développer la prédication à distance à la télévision et sur Internet.
Mais bien au-delà, les églises en ligne pourraient acquérir de nouveaux fidèles venant d’autres confessions, sans endroit où aller se divertir ou se recueillir le dimanche. Un risque important pour les églises n’ayant pas monté de stratégie digitale pour continuer à opérer durant la période de confinement.
La fintech à l'honneur
Les mains étant l'un des principaux vecteurs de contamination, le paiement mobile et en ligne sont les alternatives trouvées par les églises pour recevoir les offrandes.
Sur le portail d'une de ces églises, le fidèle a le choix entre payer par Mpesa ou Orange money, par carte (Visa ou Mastercard) ou via une application financière.
Ma tentative de verser 1$ d'offrande a échoué car, le montant minimum fixé pour les transactions était de 5$.
Congestion du réseau
Mais l’autre question qui se pose est si nos infrastructures peuvent s’adapter à une augmentation du trafic audio et vidéo. Les Lives sur Facebook et Youtube seront-ils de qualité ?
Alors qu’en Europe, les jeux et la pornographie ont connu un pic de trafic en ligne, la RDC, où le débit est l’un des plus lents sur le continent et la connectivité parmi les plus onéreuses, risquera le pari de dématérialiser la foi, en faisant des smartphones, de nouveaux temples.