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par Trésor Kalonji

Y'a-t-il un secret qui soit bien gardé en RDC ?

3 Juin 2019 , Rédigé par TDK Publié dans #RDC, #fuites, #internet, #réseaux sociaux

Comment les documents officiels fuitent sur les réseaux sociaux en RDC ? 

C’est la question que se posent de nombreuses personnes qui assistent à la diffusion de correspondances de l’administration publique prises en photo et balancées notamment à travers WhatsApp. 

Le tout dernier en date et non des moindres, vient du Bureau du Conseiller spécial en matière de sécurité adressée à l’autorité de régulation de l’aviation civile, sur l’autorisation de survol de l’espace aérien congolais. 

Une situation qui avait atteint son paroxysme pendant la campagne présidentielle et qui continue à gagner de l’ampleur. 


Atteinte à la sûreté
 

La facilité avec laquelle ces images sont prises et diffusées sans que des sanctions ou poursuites ne soient entamées contre les auteurs, révèlent au grand jour l’absence de politique nationale sur la gouvernance des données issues de l’administration. La hiérarchie des informations étant assez stricte dans le domaine militaire, l’administration publique congolaise peine elle, à définir la marche à suivre. 

La même lassitude concerne ce qui peut être posté ou non sur les réseaux sociaux. Certaines informations personnelles clés sont utilisées par des brouteurs (escrocs opérant via Internet) ou d’autres hackers pour voler votre identité. Une identité volée sert à plusieurs choses, comme se faire passer pour vous sur un faux passeport, dans une fausse déclaration d’impôts ou une fiche de police ou pour ouvrir un compte afin de blanchir de l’argent ou effectuer des transactions mafieuses. 


Les informations personnelles vous concernant et qui comportent un risque sont :

e-mail : si votre adresse e-mail comporte des aspects de votre vraie identité (noms, post-noms et prénoms). 

- Le lieu et la date de naissance. 

- Les hobbies précisant les endroits que vous fréquentez souvent ou votre habitation. 

- Les noms des membres de votre famille. 

Politique de gouvernance

Contraindre tous les agents du service public ayant accès à des documents officiels, à se conformer à un code de conduite concernant la manipulation de ces documents et leurs modes de transmission sont une question qui relève au regard de la situation actuelle de la sécurité nationale. 

Qu’arriverait-il dans l’hypothèse ou des escrocs récupéreraient la signature du conseiller spécial en matière de sécurité du président pour l’utiliser à des fins mafieuses ? 

Ces types de documents comportent d’autres éléments compromettant comme les références administratives, l’identité (partielle) des personnes préposées au courrier, les numéros de téléphone et les e-mails officiels, sans compter les éléments pouvant provenir du corps de la lettre elle-même.

Des menaces internes
 

Dans certains cas, les documents confidentiels ne sont pas capturés en photo par les personnes qui les détiennent, mais conservés dans des conditions de sécurité insignifiantes, pouvant permettre à quelqu’un de trop curieux d’en avoir connaissance et de les capturer. 

Aucune règle ne déterminant les conditions de conservation de documents contenant des données de cette nature n’est en vigueur dans nos administrations. Pour déposer un courrier, les plis scellés ne sont pas à la mode et beaucoup continuent à utiliser des accusés de réception reprenant une partie des données confidentielles, en lieu et place des carnets de transmission. 

Sensible ou non ?
De tous les documents circulant sur les réseaux sociaux que j’ai pu voir, je peux facilement classer près du tiers d’entre eux comme contenant des informations confidentielles telles qu’énumérées plus haut, à même de compromettre la sécurité du pays. 

Qu’il s’agisse du bon de la Banque centrale sur la rétrocession de 163.000 $ du président de la République au Trésor public (qui peut être reproduit par des faussaires), de données opérationnelles, financières ou propriétaires, rien n’est à l’abri des fraudeurs et autres usurpateurs qui se régalent de cette culture "Open Source".
 

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