Journée de l’Internet plus sûr : les parents congolais interpellés
Le 6 février de chaque année, le monde célèbre la journée pour un Internet plus sûr. D’origine anglo-saxonne et créé en 2004, cette journée est l’occasion d’interpeller les jeunes utilisateurs et les familles, sur les droits, devoirs et responsabilités en ligne. Le thème retenu cette année est : les écrans, les autres, et moi. Un thème qui aborde la place des téléphones dans nos vies, de la façon dont ils modifient les relations entre les personnes, les amis, la famille.
Les éducateurs interpellés
L’internet a pénétré en RDC sans contrôle ni régulation des pouvoirs publics, à l’instar des réseaux de télécommunications qui étaient déjà opérationnels dans les années 90, alors que la loi et l’autorité de régulation de ces réseaux n’ont été mis en place qu’en 2002.
Les institutions d’enseignements donnaient des cours d’informatique sans coordination et il fallut attendre plusieurs années pour voir l’inspection de l’enseignement rédiger un ouvrage et travailler sur un contenu pour l’enseignement de l’informatique. Pendant ce temps, les jeunes découvrent l’internet, souvent dès l’acquisition d’un téléphone mobile, comme le confirment les tendances mondiales.
Les contraintes liées au matériel comme la possession d’un ordinateur, incontournable au début, a fini par s’estomper grâce à la mise à disposition de la connexion mobile. C’est donc la démocratisation du téléphone et son accessibilité à un plus grand nombre. 40,1 millions de Congolais soit (47 % de la population) possèdent un téléphone mobile.
91 % des Congolais en 2017 accédaient à Internet à partir d’un téléphone mobile. C’est donc sans trop de difficultés que les jeunes ayant adopté la technologie mobile, se sont convertis en internautes à un âge précoce. Dans les grandes villes, de nombreux élèves en âge scolaire possèdent des téléphones portables. Un élément qui pourtant, n’a pas milité en faveur de l’intégration d’un cursus dans le système éducatif (au sein du cours d’informatique) ou dans une autre matière, sur l’usage de celui-ci et des applications et services qui gravitent tout autour.
En 2018, on estimait à 64 %, les jeunes Congolais entre 18 et 35 utilisant les réseaux sociaux, plateformes sur lesquelles les risques de dérapage sont les plus nombreux pour les acteurs de la société de l’information de se pencher sur les bonnes pratiques à adopter pour garantir la sécurité sur internet.
Liberté et insouciance
Dans une société Congolaise assez conservatrice, les réseaux sociaux ont constitué pour beaucoup un espace de liberté d’expression et d’opinion, détaché des cadres de l’éducation formelle. C’est ainsi qu’on a eu des adolescents cinéastes improvisés, tournant des sextapes de leurs ébats amoureux ou accédant à du contenu érotique. En 2017, près de la moitié des recherches effectuées par les internautes congolais concernaient du contenu pornographique.
D’un autre côté, il y’a également l’insouciance de ceux qui publient des commentaires diffamants, haineux ou faisant l’apologie de la violence. La campagne électorale de 2018 en a été un parfait exemple.
Responsabilité parentale
Les parents, mais également les éducateurs sont donc ceux qui doivent être en première ligne dans l’éducation des enfants au numérique.
Ce qui lance un épineux débat. A quel âge devrait-on donner un téléphone à un enfant ? A quel âge l’autoriser à avoir une adresse e-mail ? A quel âge devrait-on autoriser un enfant d’aller sur Facebook ou WhatsApp ? A quelles conditions ? Des questions que l’on devrait commencer à se poser dans l’avenir.