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Etre Community Manager chez Trace Congo
Etudiante en Master 1 à l’Université catholique au Congo, Rachel Suki a effectué un stage dans le département digital de la multinationale audiovisuelle Trace Congo en tant que community manager. Elle raconte les détails de son quotidien.
As-tu déjà eu une expérience comme CM avant d’arriver chez Trace ?
Oui. Avant d’arriver chez Trace, j’oeuvrais déjà comme Community manager dans une start-up qui édite un magazine spécialisé dans l’entrepreneuriat. Je fais partie d’une équipe de trois CM et nous nous sommes répartis les plateformes à gérer.
Et cela ne t’a pas dépaysé de passer de l’entreprenariat à la musique ?
En effet. Au départ l'adaptation a pris un certain temps. Il y a eu aussi une différence dans la méthodologie. Dans notre start-up, il n’y a pas de process pour publier un Post. Je le fais directement.
Chez Trace, on utilise des outils spécifiques pour la programmation et la veille. Le Post que je soumets à mon supérieur se fait à travers l’interface d’un logiciel par lequel il révise et approuve le contenu.
Comment organises-tu ton temps de travail ?
Ici à Trace, je me conforme aux heures de bureau. De 8 h à 17 heures. Tandis que pour la page de notre magazine, je suis plus attentive aux commentaires et messages faits la nuit. Il m’arrive souvent de me lever à deux heures du matin pour vérifier la messagerie de la page ou les commentaires.
Et pourquoi se réveiller à de pareilles heures ?
J’ai juste remarqué que la plupart des usagers de notre page qui nous envoyaient des messages venaient d’autres pays que la RDC. Europe de l’Est mais aussi d’Amérique. Et la différence de fuseau horaire faisait que logiquement, ils nous contactaient à des heures où nous, sommes censés dormir.
Comme je gère le compte Twitter, je préfère être plus réactive en répondant dans des délais courts. De plus, à ces heures-là, je prépare déjà le Post du jour qui sera publié dans la journée. Nous postons de 10h à 11h, de 12h à 13h ou de 15h à 16h.
Pourquoi choisir ces heures-là ?
Nous nous étions basés sur une étude de deux étudiants de l’Université protestante et de l’Université catholique (l’un en Droit et l’autre en communication), qui avaient étudié le taux de fréquentation en ligne des étudiants des deux universités en une journée. De là, ils ont constaté que les étudiants se connectaient plus dans ces tranches horaires. Sans compter que la nuit, la tranche va de 21h à 22h.
Ça se passe comment une journée de travail chez Trace ?
J’arrive de la maison très tôt. Déjà vers 8 heures. Je commence d’abord par vérifier la messagerie interne. Puis, je lis les commentaires pour voir ce que les fans ont posté sur Facebook. Puis après, je vais vérifier le statut des principaux artistes congolais sur Instagram. S’il y a du nouveau, je procède à des vérifications et je fais des propositions à mon supérieur.
Comment tu gères les clashs entre fans ?
On est dans le domaine de la musique et les clashs sont fréquents entre fans. Je fais au mieux pour jouer à l’équilibrisme.
Qu’est-ce que tu suggères à un artiste inconnu qui voudrais diffuser un clip sur Trace ?
Je ne peux pas trop me prononcer sur les critères. Mais je tiens à préciser qu’il n’y a pas de frais (hors publicité) exigés pour que votre clip soit diffusé sur Trace Kitoko, Trace FM et Trace Gospel. Si votre clip est bien réalisé, il sera diffusé.
Faites attention aux arnaqueurs et autres personnes qui demandent de l’argent. 80 % en moyenne des messages que je reçois sont ceux d’artistes et je les transfère au département concerné.
Il y’a des memes qui circulent sur Internet qui mettent en scène certaines situations, stigmatisant certains groupes ethniques ? Est-ce de l’humour noir ou simplement un instrument qui renforce les préjugés en ligne ?
Je pense que ceux qui le font sont elles mêmes sujettes à des préjugés et ils utilisent Internet pour les renforcer. Un commentaire entraînant souvent un contre-commentaire et cela risque de générer un effet boule de neige et dégénérer dans des insultes qui ne font que raviver les tensions déjà existantes. Je ne pense pas qu’on en est au stade où, on peut rire de tout, notamment sur Internet. Certaines limites devraient être posées dans ce domaine.
Penses-tu que Trace a permis à beaucoup d'artistes peu ou mal connus d'émerger ?
Oui, beaucoup d’artistes, notamment ceux qui font de la musique urbaine sont sortis de l'ombre grâce à Trace. Avant ils étaient confinés dans une niche, aujourd'hui, ils sont médiatisés au même titre que les grands de notre musique. Grâce aux 200 millions de téléspectateurs qui suivent Trace Kitoko, Trace Gospel et Trace FM, on a su révéler des talents et contribué à l'émergence de nouvelles stars. Je suis fière d'avoir pris part à cette aventure. Grâce à Trace, la musique congolaise raisonne plus loin à travers le monde.
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