Le sentiment paternel dans les foyers contemporains
Lorsqu’un homme désire se marier, celui-ci accorde dans la plupart des cas très peu d’intérêt aux enfants qui pourraient naitre ou dans l’autre cas, les envisage-t-il comme un lien supplémentaire qui viendra cimenter son union avec sa dulcinée. Dans l’euphorie qui accompagne la première naissance ; où le sentiment, la fierté de devenir père le fait jubiler, l’extase finit par retomber au fil des années et avec elle, le degré d’affection ayant entouré le premier-né.
De forts antécédents, renforcés par des idées préconçues sont à la base de cette détermination par nos sociétés du rôle du père de famille, qui le cantonne trop souvent à jouer un rôle protocolaire dans son propre foyer, où il laisse à sa compagne le soin de s’occuper des petits. Dans le sens contraire, l’affection de la femme à son enfant est une continuité d’un lien de chair à chair qui s’est crée depuis plusieurs mois entre elle et l’enfant. Cette intimité, liée aux mystères de la grossesse, expérience unique du féminin, est inconnu de l’homme à tel point que celui-ci ne se considère si pas étranger ; marginalisé dans le processus de procréation.
Pour réussir une éducation parfaite, l’affection paternelle et maternelle devraient, au lieu de se dissocier, se compléter afin de donner à l’enfant qui grandit, l’image d’un couple qu’il imitera forcément lorsqu’il voudra à son tour fonder un foyer.
En minimisant le rôle de l’amour paternel, notre société a à tort, cultivé le préjugé que ce sentiment était trop faible et en a étouffé l’éclosion. C’est ainsi que les enfants mâles ne sont pas préparés à un futur rôle d’éducateur tandis que, tout est fait pour développer au plus tôt le sentiment maternel chez la fillette. C’est ainsi que s’accrédite l’idée que le rôle essentiel de l’homme dans un foyer ne se limiterait qu’à gagner le plus d’argent possible et à s’ériger en gendarme si la situation échappe au contrôle de son épouse.
Cet homme, conditionné, est façonné afin de ne s’occuper de sa famille que dans les strictes limites de l’indispensable. Il n’est pas rare de voir l’étonnement que suscite en Afrique, la scène d’un père serrant tendrement son enfant dans les bras, le câlinant, dans un continent où le rôle familial des pères est sous la contrainte des coutumes locales, généralement associé au despotisme.
De cette manière, on donne au sentiment paternel une connotation à la limite péjorative, qui donne à l’homme qui en fait preuve, une posture de faiblesse.
Il faut rectifier ces erreurs d’éducation dont les conséquences fragilisent plus qu’elles ne stabilisent la vie en couple. Il n’y’a aucune raison pour que les sentiments soient moins profonds que ceux unissant une mère à son enfant. Après tout, l’enfant n’est-il pas un agrégat psycho-physiologique de deux êtres qui lui ont donné la vie ?
Lorsqu’on songera davantage à repenser l’éducation de nos garçons, la tâche de l’éducation serait à la fois plus aisée et conviviale.