J'ai testé un simulateur de conduite à Kinshasa
Conduire à Kinshasa se révèle être un exercice risqué, notamment lorsqu’il est question de respecter les règles. S’exercer sur des routes en mauvais état, avec des automobilistes dont la plupart ne connaissent pas le Code de la route ou l’enfreignent, constituent des défis pour conduire dans une ville comme la nôtre. Nombreux sont devenus chauffeurs après avoir suivi des cours particuliers ou s’être exercé le dimanche, avec un trafic minimaliste dans certaines artères principales. En face du stade des martyrs, le terrain vague qui s’y trouvait à l’époque servait aussi bien aux apprentis des auto-écoles qu’à ceux qui se formaient individuellement.
Simulateur de conduite : un meilleur apprentissage ?
Je ne m’attendais pas à tomber sur un simulateur de conduite à Kinshasa. Avec une boite manuelle et des véhicules variant des berlines aux SUV en passant par des camions, j’ai pu m’exercer à la conduite, dans des conditions aussi diverses les unes que les autres : routes escarpées, trempées, visibilité obstruée par des intempéries, automobilistes indélicats freinant à l’improviste ou changeant brusquement de bande ; j’avais l’impression de me retrouver à Kinshasa en heure de pointe ou sur les routes du Kongo central.
Ce qui m’a surtout plu, c’est le fait de pouvoir se familiariser avec les boitiers manuels, qui tendent à disparaitre dans les nouvelles générations de véhicules. La conduite en automatique ne permettrait pas à un automobiliste de mieux réagir dans certaines situations complexes.
Un accident de circulation filmé par une caméra de surveillance au port de Kinshasa, montrant un véhicule accélérer de façon brusque et foncer sur des commerçants installés le long du trottoir a été largement commenté dans ce sens.
Je pense qu’il faudrait mieux familiariser les conducteurs à des scénarios virtualisés de ce genre et dont la répétition permettrait de créer les conditions et les réflexes pour maitriser sa conduite. Une personne d’ordinaire calme et raisonnable peut développer un comportement agressif au volant et se laisser aller à un mauvais comportement. Savoir gérer ses émotions et s’adapter à son environnement sont les clés pour être un bon conducteur. Le simulateur que j'ai testé sert notamment à recycler des chauffeurs de poids-lourds.
Développer les bons réflexes sur un simulateur avant de toucher à un vrai volant : pourquoi pas ?