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par Trésor Kalonji

KEBA NA CAMERA

7 Décembre 2021 , Rédigé par TDK

Non, ce n’est pas le nom de cette célèbre émission qui passait sur les ondes de Télé Congo Brazza et qui fit couler beaucoup d’encre et de salive à l’époque, tellement elle ressemblait trait pour trait à Kin Makambo, la version kinoise des faits divers les plus banals (j’allais écrire banaux) décrivant le quotidien du Kinshasa d’en bas. Ici il est plutôt question de télésurveillance et des risques que cette technologie fait courir à ses usagers.

Souriez, vous êtes filmés ou pas

D’abord apparues dans les édifices abritant les chancelleries étrangères, les caméras ont peu à peu pris place dans les banques, les supermarchés et les hôtels, pour se généraliser à un usage grand public. Les quelques particuliers possédant des caméras à domicile que j’ai interrogés ont évoqué diverses raisons justifiant leur installation. Qu’il s’agisse de jeter un œil sur les enfants à la maison, surveiller la bonne ou savoir qui entre et sort de votre parcelle ; les raisons sont nombreuses.

En approfondissant mes recherches, j’ai découvert que l’utilisation des caméras apportait une plus-value en termes de sécurité pour les particuliers, mais également les entreprises. On se rappellera de cette dame, filmée en train de dissimuler des articles sous ses sous-vêtements dans un supermarché avant d’être interpellée.

Je ne vous raconte pas non plus le nombre de domestiques qui ont payé le prix de la malhonnêteté, car, surpris à dérober des biens de valeur. Visibles ou cachées, elles nous surveillent. Un blogueur a même évoqué l’idée de télésurveiller les fonctionnaires de l’État pour lutter contre la corruption. Pas bête. Après tout, dans nos supermarchés, des caméras sont braquées en permanence sur le caissier (généralement au-dessus de sa tête).

Elles ont par exemple servi à identifier les auteurs du casse de l’agence de la BIAC à l’intendance de l’Université de Kinshasa lors d’émeutes en 2015.

Au Congo Brazzaville, les autorités ont installé des caméras pour surveiller les épreuves du Baccalauréat (Examens d'Etat).

Attention à la sécurité

Le problème pourtant n’est pas simplement d’avoir des caméras, mais surtout de les sécuriser. Pour ceux qui y accèdent à distance via leur téléphone ou un autre terminal, l’enjeu est de taille. Lors d’un séminaire sur la cybersécurité organisé récemment à Kinshasa, des tests de vulnérabilités ont été présentés au public et révélé les adresses IP de terminaux en ligne non sécurisés à Kinshasa.

Deviner quoi ?

La plupart étaient des caméras. Une révélation qui montre que le nombre de ces terminaux dans le cyberespace est de plus en plus important, mais surtout qu’ils ne sont pas suffisamment sécurisés. Les caméras bas de gamme sont les plus exposées aux failles de sécurité.

Les caméras d’État

La Police congolaise a déployé 6.000 caméras publiques à Kinshasa le long des principales artères. Le tout devait être relié au centre de commandement situé à l’Inspection générale (C3C).

Depuis, plus rien. Leur mise en service généralisée n’a pas eu lieu. Pourtant, le premier appel pour leur installation venait de la Commission nationale de prévention routière. Cependant, le déploiement effectué a été perçu par une partie de l'opinion comme une tentative d’étouffer les revendications de l’opposition.

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