Certification des comptes officiels : premiers pas contre les fakenews en RDC

9 Juin 2021 , Rédigé par TDK Publié dans #Fakenews

Les comptes Facebook du ministre de l’Information et de la Communication et celui de la Présidence de la République ont été certifiés sur le réseau social. Sur Twitter, après des années d’interruption, la même procédure a repris. Le bureau d’âge de l’Assemblée nationale avait déjà pris les devants avant que d’autres personnalités du monde médiatique n’emboitent le pas comme Stanis Bujakera.

Si cela peut paraitre anodin, la certification des profils et comptes appartenant à des personnalités publiques posait le problème de l’authenticité de faits véhiculés sur la toile qui leur était attribués.

Des propos supposés tenus par l’ancien Premier ministre Sylvestre Ilunkamba, prenant position sur des sujets d’actualités ont été largement relayés avant d’être démentis. Un compte twitter au nom de l’ancien président Joseph Kabila recrutait du personnel. Sur Linkedin, c’est un profil de l’ancienne Première Dame Olive Lembe Kabila qui vendait des armes et du matériel militaire.

Le cas le plus récent est celui du Gouverneur de la Banque centrale dont une publication faite sur twitter, a été présentée au cours d’une émission sur la chaine Télé 50 par un cadre de son parti et ancien ministre, Billy Kambale, pour justifier les actions judiciaires relatifs au procès du Président du parti, Vital Kamerhe.

Une information démentie par un conseiller du Gouverneur de la Banque Centrale.

L’absence de certification avait créé un imbroglio terrible sur les réseaux sociaux. Certains faux comptes étant suivis par des diplomates, organes de presse et médias souhaitant élargir leur audience. Une vague qui touchera tous les domaines d’activités. La Radio Top Congo, très suivie a également eu à subir la même chose.

Le même stratagème sera utilisé cette fois pour brouiller les pistes de l’enquête sur la mort de deux experts de l’ONU assassinés en RDC.

Le danger est-il maintenant écarté ?

Si les comptes publics en eux-mêmes ne courent plus de risques de duplication, il n’existe pas de politique systématique pour labéliser les comptes publics.

Le plus grand challenge résidera désormais dans la viralité des messages notamment sur WhatsApp où les fakenews prolifèrent. L’actuel débat sur la congolité a vu des messages vidéos et des images relayées pour inciter à la haine tribale en visant l'ethnie du Chef de l'Etat.

Rien que pour le mois de mars 2021, 920 commentaires haineux relayés par trois profils Facebook ont été répertoriés en RDC par l’Association Africa Sans Haine. Le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’Homme en RDC s’est également inquiété de la banalisation des discours de haine de la part des responsables et militants des partis politiques, des acteurs de la société civile et de la diaspora.

Une tendance qui augmente sensiblement et pourrait atteindre un point culminant selon les prévisions de l’ASH qui craint que la situation ne devienne incontrôlable et débouche sur des violences comme ce fut le cas au Sud-Kivu.

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