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par Trésor Kalonji

Que représentent les femmes congolaises sur Internet ?

11 Mars 2019 , Rédigé par TDK Publié dans #Afrique, #RDC, #réseaux sociaux

Au cours du mois de mars, de nombreuses réflexions portent sur les droits des femmes. Un combat pour lequel la participation aux institutions dans le domaine politique, avait longtemps dominé les débats avant de s’étendre dans d’autres domaines en prônant un leadership féminin multi-sectoriel. Mais comment toutes ces questions sur les préjugés liés au genre, les discriminations et les violences dont sont victimes les femmes trouvent-elles écho sur Internet ?

Moins branchées
Si la connexion est un mot féminin, ceux qui revendiquent son usage dans les technologies de l'information et de la communication sont en majorité des hommes. Les statistiques portant sur les ciblages publicitaires effectués en RDC par les plateformes sociales confirment cette domination masculine. 
 

Audience des hommes et des femmes sur les réseaux sociaux - RDC


Les Congolaises, contrairement à ce qu’il paraît donc, sont peu nombreuses en ligne. Un handicap qui joue en leur défaveur dans l’avancement de leur combat pour plus d’équité. Le web congolais ayant même à un moment, montré une tendance très machiste sur les questions du genre touchant aux compétences managériales des femmes. 

Lorsque Moïse Mukuna, inconnue du grand public est la première à annoncer sa candidature à la présidence de la République et en justifiant que ce poste devait revenir de droit à une femme au vu de l’échec des hommes. 

Monique Mukuna, premier candidat déclaré aux élections RDC

Les internautes vont la livrer à la vindicte, minimisant les capacités pour une femme à la tête d’un pays comme la RDC d’être rationnelle, de faire face au stress ou encore d’avoir de la poigne. 

Le machisme en ligne - RDC



Les TIC : pour se faire entendre
L’atout des réseaux sociaux pour l’émancipation des droits des femmes, réside dans le fait qu’elles peuvent faire valoir leurs revendications. Qu’il s’agisse des conditions de vie, du harcèlement ou du plaidoyer. En RDC, les images à travers les réseaux sociaux d’une femme morte après avoir succombé aux coups et blessures de son époux, avait suscité l’émotion au sein de l’opinion. 

L’émotion fut-elle, que le procureur général lancera un mandat d’arrêt contre l’époux suspect qui sera partagé massivement par les internautes. Une affaire qui suscitera des initiatives telles que le hashtag #BalanceTonKuluna pour dénoncer le harcèlement sexuel.

 

Solidarité
Si les initiatives naissent en ligne, les femmes ne sont malheureusement pas suffisamment engagées. Elles sont encore peu nombreuses à commenter ou partager les publications dénonçant les violences faites à la femme ou appelant à plus d’équité dans les différents domaines socio-économiques. Des préjugés et des idées préconçues semblent suggérer que les femmes ne sont bonnes que pour satisfaire au plaisir des hommes : faire la cuisine et s’occuper du foyer. 

Marie Madeleine Kalala, activiste et ancienne ministre des droits humains le fait remarquer quand elle parle de la formation qui était destinée aux jeunes filles à l’époque coloniale. Cantonnées au social, consistant à gérer les ménages et les travaux domestiques, elles ont grandi avec l’idée qu’elles n’étaient bonnes que pour ces rôles et ont transmis indirectement ces principes à leurs enfants et petits-enfants. 

Mais là où le bas blesse, c’est lorsqu’une femme émerge et se distingue du lot. Elle devient trop souvent l’objet des commérages, essentiellement des autres femmes. Les femmes plus instruites quant à elles ont du mal à se faire accepter par les autres, créant un climat de méfiance entre les femmes elles-mêmes et minant les efforts de plaidoyer. 

Donnez-moi des arguments pour me renvoyer à la cuisine
Dans une société où les droits des femmes ne sont pas suffisamment relayés dans les débats sur les réseaux sociaux, les activistes devraient se solidariser et mener des actions communes pour impacter sur le changement des mentalités. 

La masculinité positive est cette capacité à faire adhérer les hommes à ce combat pour l’émancipation du droit des femmes. Un combat qui passe au-delà des dénonciations des abus, par un discours et une campagne digitale axée sur des arguments pour faire taire les stéréotypes et gagner le respect des hommes.

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Très touchée par cet article
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