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par Trésor Kalonji

Le Procès des 100 jours vu sous l’angle informatique

5 Juin 2020 , Rédigé par TDK

L’opinion publique congolaise suit depuis quelques semaines, les péripéties du procès dit des « 100 jours », où des responsables publics sont poursuivis par la justice pour des faits de détournements de fonds destinés à un programme d’urgence initié par le 5è président de la RDC au lendemain de son investiture.

 

L’audience du 4 juin 2020, restera sans doute dans les annales, car retransmis pendant 13 heures d’affilé sur la télévision nationale. Une audience au cours de laquelle, de nombreux témoins ont déposé et de laquelle, se dégage, certains constats sur certains concepts essentiels :

 

  1. La vie privée

Les témoins qui se présentaient devant les juges, avaient l’obligation de décliner leur identité complète, à laquelle ils devaient renseigner leur domicile. Le deuxième à déposer à l’audience, le député Pierre Kangudia, a sollicité que son adresse soit notée discrètement par la greffière. Ce qui a provoqué des rires dans l’assistance, visiblement étonnée par la démarche. 

Le député Pierre Kangundia sollicitant de ne pas déclarer son adresse à haute voix

Il est pourtant évident que le domicile d’une personne constitue une information sensible, qui ne pourrait être divulguée en public dans un procès retransmis en direct et suivi par des millions de téléspectateurs.

En sécurité informatique, ces informations constituent des éléments dont peuvent se servir des personnes mal intentionnées pour mener des actions malveillantes. Il en est de même de la date et du lieu de naissance, dont plusieurs personne se servent pour créer des mots de passe, car étant plus faciles à retenir.

 

Au cours de la première audience, les personnes poursuivis ont dû pourtant se soumettre au même exercice, allant jusqu’à donner leurs numéros de téléphone.

 

Bien que certains services publics aient la prérogative de collecter ce type de données pour des besoins précis (les services fiscaux, la Police, la Justice dans le cas d’espèce), l’opportunité de les divulguer au grand public devrait être réglementé.

 

Quoi qu’il en soit, la démarche du député Kangudia a semble-t-il éclairé la lanterne du juge président qui a depuis, systématiquement demandé à tous les autres témoins et renseignants, de communiquer « discrètement » leurs adresses à la greffière au lieu de le dire en public.

 

  1. De la viabilité d’une société

L’autre fait important révélé dans cette affaire, concerne la commission de supervision des travaux du programme d’urgence des 100 jours. Aux questionnements concernant la façon dont l’un des prestataires avait réussi à rassurer sur sa viabilité ; deux des experts de la commission ont affirmé qu’ils avaient fait une recherche « Google » pour s’en assurer.

Dans la description de leur méthodologie, ils ont rapporté notamment s’assurer si le site internet du fournisseur renseigné par le prestataire avait des « articles » et mettait en avant les produits suggérés.

 

Vérifier sur un moteur de recherche si une société existe n’est pas une fin en soi, mais le début d’un processus. Si pareille action avait suffi, Standard Capital, un site d’investissement financier en ligne qui, a soutiré des centaines de milliers de dollars à des souscripteurs congolais avant de disparaître, était très bien référencé sur Google et paraissait licite, au vu des résultats affichés.

 

  1. L’opinion publique virtuelle : ça existe

Un argument de poids soulevé par l’Ambassadeur itinérant du chef de l’Etat, qui a reconnu que c’est suite à la clameur publique relayée sur les réseaux sociaux suite au piétinement des travaux qui avaient pris du retard, que l’initiative d’entamer un audit fut enclenchée. Comme qui dirait, bien qu’hétéroclite, les opinions exprimées sur les réseaux sociaux, ont eu un impact sur les tractations judiciaires en cours.

 

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K
Merci pour le partage surtout avec un oeil informatique.
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